Jacques Domeau

« Orientation Désorientation 1 s’articule selon une succession de dix-neuf bandes espacées de photographies et de motifs qui reproduisent l’image de la palissade. Chaque photographie représente le portrait fragmenté d’inconnus marchant dans la rue. Les figures géométriques des cercles s’intercalent entre ces visages par série. Le dessin recompose alors une continuité dans la lecture de l’œuvre et trace des liens entre les différents personnages. »

Alexandra Gillet

« Orientation Désorientation réunit les traces d’une réflexion sur la mémorisation d’une image, et sur le déplacement, le parcours quotidien du passant dans la ville, qui est aussi celui du photographe. Jacques Domeau a arpenté les rues de Rennes avec un appareil numérique pour effectuer des prises de vues des passants. Les clichés pris au niveau du regard sont fragmentés et disposés en alternance avec des dessins baptisés par l’artiste « bulles de pensées ». Ces cercles qui se frôlent ou se superposent ont été réalisés en repensant aux personnes croisées, comme une remise en mémoire par la mise en forme graphique d’une image mentale. »

Alice Guybert, catalogue de l’exposition Echos – Graphies, Rennes : La Criée centre d’art contemporain, 2001

« Orientation – Désorientation 2 emprunte la même logique que l’œuvre précédente en confrontant la représentation de l’image avec l’abstraction du dessin. La sérigraphie en noir et blanc nous montre un homme évoluant dans la rue, le cadrage lui retire toute identité. En regard, un schéma sur fond orange évoque l’idée du parcours. Le dessin devient un espace figurable et de projection dans la déambulation de cet anonyme. »

Alexandra Gillet

« Entre la carte topographique et la carte d’accès, l’œuvre nous fournit le  » mode d’emploi  » d’un déplacement, clin d’œil ironique à une déterminisme urbain. Jacques Domeau pointe le décalage physique et temporel introduit par la prise de vue. Il propose également une alternative à notre manière d’investir le paysage urbain. L’Orientation est le déplacement quotidien répétitif et sans conscience, qui rappelle le conditionnement de nos schémas sociaux. Tandis que la Désorientation est une prise de conscience, l’amorce d’un regard critique, d’un regard vivant. »

Alice Guybert, catalogue de l’exposition Echos – Graphies, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001