Simone Decker

née en 1968 à Esch-sur-Alzette, Luxembourg
vit et travaille à Francfort, Allemagne


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Simone Decker, Pavillon de chasse, vue de l’exposition Ex-change, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 1999

Simone Decker © Adagp, Paris 2018
photo : Hervé Beurel

Pavillon de chasse, 1999

structure éphémère in situ, adhésif double face transparent
300 x 400 x 500 cm

Pavillon de chasse est un imposant parallélépipède en adhésif double-face transparent qui forme un sol, des parois et un plafond.

Plutôt que d’investir les parois de La Criée comme espace d’exposition, l’artiste préfère travailler entre les murs, dans cet interstice du « vide » qui révèle la hauteur impressionnante des plafonds et la sensation d’écrasement que peut parfois ressentir le visiteur en entrant dans ce vaste cube blanc. D’autre part, en circulant autour de ce volume, l’individu se trouve pris en étau entre deux sortes de parois : celles rigides, blanches et froides du bâtiment et celles souples, translucides et collantes du Pavillon de chasse. Tel un organisme vivant, La Criée se trouverait retournée comme un gant de l’intérieur (…)

Le Pavillon de chasse invite en fait l’individu à investir le lieu autrement qu’en adoptant une position exclusive de contemplation des oeuvres exposées. En effet, à distance, le spectateur voit l’œuvre comme un volume en plastique à la fois opaque et transparent, fragile et monumental. En se rapprochant et en ayant la possibilité de pénétrer à l’intérieur du pavillon, le spectateur devient visiteur en constatant par le toucher que ce volume colle littéralement à son corps, à ses vêtements et chaussures, laissant des traces de son passage sur l’adhésif (empreintes de mains, cheveux, papier, etc.).
L’œuvre de Simone Decker fait résonance avec les sculptures post-minimalistes des années 1960-70 (Richard Serra, Dan Graham, Michael Acher…) qui remettaient en question l’espace conventionnel d’exposition à l’intérieur duquel il est possible de renverser subrepticement les données. D’autre part, Simone Decker entretient un rapport très subtil avec le spectateur-visiteur. En effet, il s’agit pour elle, non pas de brutaliser celui-ci, mais de lui proposer un espace à la fois critique, ludique et sensible. »

Larys Frogier, brochure de l’exposition Ex-change, Rennes, La Criée centre d’art contemporain, 1999


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Exposition

Ex-Change

Simone Decker, Olivier Dollinger, Christelle Familiari, Nan Goldin, Felix Gonzalez-Torres, Bill Jacobson et Gillian Wearing

du 5 novembre au 31 décembre 1999