Mathilde Seguin

Mathilde Seguin, vue de l’installation Côté rue, école Kennedy, 3 rue de Lorraine, Rennes, 2009

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Mathilde Seguin

Mathilde Seguin

Mathilde Seguin, vue de l’installation Côté rue, pôle enfance, rue Doyen Collas, Rennes, 2009

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Mathilde Seguin

Résidence

Des Vues

Mathilde Seguin

école Kennedy, Rennes


Pour sa résidence à l’école Kennedy, Mathilde Seguin inscrit son projet de création en lien avec une série d’installations et de gravures, intitulées Des vues. L’artiste propose aux élèves de porter un regard sur la ville et leur espace quotidien et d’expérimenter différentes techniques d’impressions pour retranscrire leur point de vue en images multiples.

Depuis une dizaine d’années mon travail explore la ville : l’espace créé par ses architectures, les possibilités de déambulations qu’elle offre et la manière dont la pensée peut évoluer lors de ces promenades (chaque élément croisé au hasard d’un parcours étant à même d’influencer nos idées). C’est cette pensée vagabonde que je cherche à restituer à travers ma série de travaux constituant l’exposition “Des vues”. Cette installation est composée de motifs de rues, de façades d’immeuble et de fenêtres tirées de différentes villes. Ensemble, ces motifs forment une cité à part entière : certains éléments du paysage sont visibles, certains ne sont que suggérés et d’autres ne sont plus du tout présents (existent-ils encore ?). C’est au spectateur de deviner, d’imaginer le reste, de reconstituer les morceaux, de définir sa propre ville, d’enrichissant ces images de ces propres pensées.

            Le paysage urbain a évolué avec le temps, les façades ont subi les incidences de l’histoire, l’individu est déterminé par cet environnement. Dans ce contexte, seule la fenêtre est un espace libre et ouvert sur le paysage, grâce à elle nous pouvons agir sur l’extérieur. Les décors (plantes, voilages, stickers…) déposés sur ou autour des fenêtres nous permettent donc de fabriquer un paysage, celui par lequel nous regardons la ville et celui dont nous sommes vus de la rue.

            Comment l’histoire et la physionomie des cités de banlieue ont influencé leurs habitants ? Comment ces habitants agissent­ au quotidien, du haut de leur fenêtre, sur leurs quartiers ?

            Lors de la résidence je voudrais m’intéresser au décor de la ville et à la manière dont nous l’envisageons aujourd’hui vu de la fenêtre. Pour la réalisation de ce projet, je demanderai aux enfants de l’école où je serai temporairement installée, des photographies de la vue qu’ils ont de chez eux, fenêtres comprises. Puis je travaillerai à partir de ces documents pour réaliser de nouvelles pièces qui seront intégrées à ma ville “des vues”.

            En parallèle je souhaiterais travailler directement sur leurs façades pour une installation éphémère (motif imprimé sur bâche) autour des fenêtres. – Cette idée repose sur le modèle des embellissements des quais de Strasbourg au XVIIIème siècle : lors de la venue de personnes importantes dans la ville, on recouvrait les façades pauvres mais visibles du palais des Rohan (résidence du cardinal et évêque de Strasbourg) par des tentures peintes représentant des façades plus esthétiques. – Il s’agira donc de changer de décor dans le but de troubler les repères des habitants, de modifier leur appréhension du paysage de la ville.

Mathilde Seguin, 2009



Mathilde Seguin

Œuvres produites

Mathilde Seguin

  • Des vues : Côté rue, 2009
  • Des vues : des fenêtres, 2009