Sophie Kaplan
Directrice de La Criée centre d'art contemporain
Droits réservés : Léa Muller, photographie argentique, 2025
Alors que semble s'accélérer toujours et encore la succession des crises - écologique, mais aussi postcoloniale, géopolitique, etc. -, pour beaucoup d'entre nous il n'est plus possible de rester passifs face à l'effondrement qui vient. Il n'est plus possible de se contenter d'observer, de constater et de trembler.
L'accélération des crises va par ailleurs de pair avec une accélération des rythmes sociétaux et individuels, auxquels il faut se soumettre et s'ajuster en continu.
Dans ce contexte, nombre d'artistes, de penseurs et penseuses des mondes de l'art réfléchissent à des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances.
La Criée centre d'art contemporain accompagne ce mouvement à travers le cycle artistique Festina Lente (Hâte-toi lentement), qui se décline en expositions, événements et résidences, ainsi que dans les pages de la présente revue.
Ce troisième numéro s'articule autour de nos liens au passé. Ceux-ci se tissent le plus souvent dans un double mouvement, en apparence paradoxal, d'enracinements et d'échappées. Il s'agit de se demander comment se nourrir du passé, mais aussi comment lui résister. Se demander encore : savons-nous écouter toutes les voix du passé ? Savons nous échapper à sa nostalgie et aux visions tronquées qu'elle génère ? Se demander enfin : comment faire du passé un allié ?
Ces questions ont été adressées à des artistes, écrivaines, philosophes, paysagistes et chercheuses.
Leurs réponses, tour à tour analytiques ou poétiques, rétrospectives ou prospectives, fictionnelles ou témoignant d'expériences directement vécues, rendent palpables, en se mélangeant, la profondeur et la complexité des liens qui nous unissent au passé. Elles soulignent également la persistance, voire l'efficience du passé dans l'écriture du présent comme du futur.Ont contribué à ce numéro : les écrivaines Louise Bentkowski , Lucie Rico et Ryoko Sekiguchi, les historiennes de l'art Andréanne Béguin et Nadine Atallah, Les artistes Léa Muller, Yasmina Reggad et Arslane Smirnov, la paysagiste Lolita Voisin et le philosophe Olivier Gaudin.
Le projet graphique
La mise en forme de la revue Festina Lente est conçue en clin d’oeil aux travaux d’Alde Manuce, imprimeur humaniste italien du xve siècle, qui marquait ses ouvrages de l’adage latin sous la forme imagée d’un dauphin (Festina) s’enroulant autour d’une ancre (Lente). Au sein de ce numéro, des bandeaux typographiques ornent chacun des articles puis circulent de différentes manières au fil de la lecture.
Ces motifs, répétés, fragmentés, dispersés, oscillent en tête de page ou viennent bousculer le texte en surgissant entre les mots, comme autant d’apparitions fantomatiques. L'alternance des corps de texte reflète le mouvement cyclique – projections, rétrospections – qui caractérise nos rapports individuels et collectifs au passé.
Directrice de La Criée centre d'art contemporain
Artiste et enseignante
Artiste, forestière et paysagiste.
Curatrice, théoricienne de l'art, cinéaste et enseignante
Artiste
Philosophe, historien de l'art et écrivain
historienne de l'art et curatrice
metteuse en scène, scénographe, performeuse et autrice
Commissaire d'exposition et critique d'art
Artiste, forestière et paysagiste.
romancière, réalisatrice et scénariste
écrivaine, poétesse et traductrice
La Criée centre d'art contemporain
Les presses du réel (https://www.lespressesdureel.com/ (lien externe))
Alias Sandi
106 pages
pages intérieures noir & blanc
couvertures couleur
français
format : 33 × 24 cm
ISBN : 978-2-90-6890-39-8
Impression : Ville de Rennes et Médiagraphic
Façonnage : Le Petit Façonnier
15 €
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