Morgane Lépinay

née en 1975 à Vannes, France
vit et travaille à Rennes, France


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Morgane Lépinay, Rébus…(les choux), vue de l’exposition Échos-Graphies, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 200

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Hervé Beurel

Rébus... (les choux), 2001

moulages en plâtre du Penseur de Rodin, graphite, mines de crayon
dimensions variables

Rébus…(les choux), 2001 est une installation composée de centaines de petits moulages en plâtre qui reproduisent l’œuvre emblématique d’Auguste Rodin, Le Penseur. Ces sculptures miniatures sont recouvertes de graphite qui leur confère un aspect métallisé, référence à la matière utilisée par les sculpteurs ou aux petits soldats de plomb.

De leur tête surgit une mine de crayon à papier, telle une bulle de pensée.

Morgane Lépinay travaille à partir de mots empruntés, d’associations d’idées, d’accumulations de signes. Dans Rébus…(les choux) la pensée se lie à l’écriture. A l’écriture de l’œuvre, comme une mise en abîme du processus de création. La démultiplication des moulages, leur matière concentrée dans un périmètre carré, la couleur du graphite sont une démonstration de l’énergie de la pensée – de la matière grise. Une pensée qui peut parfois être laborieuse comme peut le suggérer avec humour le titre de l’œuvre dans sa référence aux expressions populaires « se prendre le choux » ou « être dans les choux ».

Alexandra Gillet


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Morgane Lépinay, Rébus…(les choux), vue de l’exposition Échos-Graphies, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Hervé Beurel

Sans titre, 2001

trois poèmes peints sur les murs, graphite
dimensions variables

Sans titre, 2001, est constitué d’un ensemble de trois poèmes peints sur les murs et recouverts ensuite de graphite. Ces poèmes sont construits par un assemblage de phrases ou d’extraits de phrases que Morgane Lépinay a sélectionnés dans la presse. Les mots s’assemblent, se confrontent et viennent interroger leur propre valeur, leur propre sens. Détournés de leur contexte d’énonciation, devenus signes plastiques, l’artiste teste la capacité des mots à définir le réel, à exprimer une singularité.

Alexandra Gillet

« L’œuvre prend consistance et sens par effets de contiguïté, additions/soustractions et réassemblages de fragments découpés dans la presse, les expressions populaires et littéraires, réorientées dans une perspective narrative et plastique. L’artiste porte un regard sans complaisance sur une réalité quotidienne et spectaculaire qu’elle retouche […] Dialectique entre mots, moi et les autres, le geste d’écrire, s’il exprime une singularité contre le général, échappe au récit autobiographique, à la tentation du repli sur soi. Au delà des petits tracas journaliers, l’artiste affirme à couvert une intimité autrement cachée, inavouable, humeurs et manies tenues secrètes, comportements fantasques ou états d’âmes impropres à être révélés. Morgane Lépinay questionne l’ego, l’intime, le corps et pénètre avec sensibilité et sincérité ce qui nous habite. La page blanche serait cet espace permissif où se nouent nos incertitudes, nos doutes et nos contradictions. »

Fanny Poussier, catalogue de l’exposition Echos – Graphies, Rennes : La Criée centre d’art contemporain, 2001


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Exposition

Échos-Graphies

Jacques Domeau, Anne Durez, Morgane Lépinay, Christophe Pichon, Hervé Thoby, Emmanuelle Vequeau et Thierry Fontaine

du 14 septembre au 16 octobre 2001