Mickaël Phelippeau

né en 1978 à Nantes, France
vit et travaille à Rennes, France


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Mickael Phélippeau, Premier rendez-vous, 2000

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

Premier rendez-vous, 2000

structure de tissu, walkman, 30 min

« Dans un espace sombre, une femme en sous-vêtements s’installe au milieu de la pièce. Elle commence à débiter des rendez-vous et insultes relevés dans les W.C. pour hommes grâce à un walkman. Alors que les mots sont lancés, elle hisse doucement, lentement, une structure de tissu couleur chair. Lorsque la structure est relevée, enveloppant le corps, l’obscurité prend place. Suivi d’une lumière brutale. Débute alors un jeu de contact, de toucher, de tension, deux épidermes se faisant face. Et toujours ces mots tranchants. Jusqu’au silence, au noir, vifs. »

« Vous avez l’occasion, dans les WC masculins des bibliothèques universitaires, de certains hôpitaux, des gares, des trains, des lycées même, de voir se juxtaposer des annonces adressées à des hommes par des hommes. Certaines prêtent à sourire, d’autres intriguent, d’autres encore cherchent à provoquer ou exhibent une solitude, une détresse certaine… vous plongeant dans des ambiances extrêmes, paradoxales. […] Pour le Premier rendez-vous, s’est imposée à moi comme une évidence la demande à une autre personne de reprendre ces parties d’existence. De plus, le corps récitant est fortement marqué sexuellement, le corps féminin souligné par le port des sous-vêtements le laissant respirer, en adéquation avec l’aspect charnel voire cru des propos tenus. En même temps, la femme se dressant devant nous a pour consigne de répéter ces mots laissés pour des hommes. Une distanciation s’effectue ainsi entre le récit et la récitante, c’est-à-dire un individu à qui les annonces et insultes ne sont pas adressées ou qui n’aurait pas pu en être l’auteur. […]
Nous devenons cette surface sensible au sens d’attentif, d’accessible, de perceptif, ces phrases affectant, touchant, sensible, également tel un papier photographique. Les phrases s’inscrivent, se marquent sur le corps, dans la chair, le corps recevant physiquement les mots. La lecture représente donc un acte intime. »

Mickaël Phelippeau, Rendez-vous : trois petits essais de performance, mémoire de maîtrise d’arts plastiques, (sous la direction de Anne Kerdraon), université Rennes 2, 2000


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Exposition

Juste au corps

Adel Abdessemed, Micha Derrider, Mickaël Phelippeau, Rui Chafes, Maëve Dupuis, Maria Hahnenkamp, Natacha Lesueur, Philippe Meste et Nicola

du 16 juin au 2 septembre 2000