Joana Escoval

Disposée au sol, l’œuvre comprend différents assemblages métalliques. Leurs formes s’inspirent de motifs végétaux et minéraux que l’artiste a observés dans la nature et choisis pour leur capacité à produire des associations de pensée, comme des symboles.

L’œuvre est aussi le produit de l’alchimie des matériaux, un alliage mêlant cuivre et or, chauffé à très forte température. Lors de la fusion, l’artiste a éprouvé la résistance de l’or, une partie s’étant évaporée.

Cette pièce est manifeste de l’intérêt de Joana Escoval pour le hasard, l’exploration et la transformation des matériaux. Elle traduit également une libre interprétation des formes de la nature. « Je cherche ce qui semble inachevé ou ce qui est en mouvement, une substance qui puisse exister à tout moment et en tout lieu, en quelques sortes sans limite… ¹», dit-elle.

1 – Joana Escoval, interview, Mother Child – 2011, Halfhouse, Barcelone

La forme de la sculpture nous interroge sur sa réalité. S’agit-il d’une vraie ou d’une fausse pierre ? Le mystère peut rester entier ou se laisser deviner.

La pièce de granit a en réalité été sculptée d’après une fausse pierre en résine et évidée, délestant l’ensemble d’un poids sans y laisser paraitre.

Les formes de Joana Escoval sont ainsi à la fois suffisamment suggestives pour que notre pensée s’y accroche et s’y déploie aisément et suffisamment flottantes pour qu’elle puisse ensuite y vagabonder : des œuvres ouvertes¹ pour des pensées sauvages² en quelque sorte

1 – en référence à Umberto Eco, L’œuvre ouverte, édition Le Seuil, collection Point, 1962

2 – terme emprunté à Levis-Strauss, La pensée sauvage, édition Plon, 1962