Amadou Sanogo

né en 1977 à Ségou, Mali
vit et travaille à Bamako, Mali


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Amadou Sanogo, Kɔ dimi tɔ fila tɛse ka sɛmɛ ŋɔkɔnna. (Deux personnes qui ont mal au dos ne peuvent se soutenir.), 2020

174 × 170 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Florian Kleinefenn

Kɔ dimi tɔ fila tɛse ka sɛmɛ ŋɔkɔnna.
(Deux personnes qui ont mal au dos ne peuvent se soutenir.), 2020

174 × 170 cm, acrylique sur toile

Les deux personnages sont adossés et leur jambes sont mêlées pour former un pilier central. Leurs têtes sont peintes en bleu et remplies de points, un motif récurrent dans la peinture d’Amadou Sanogo. Ils signifient les doutes et les questionnements. Ce proverbe rappelle qu’en cas de difficulté, il est important de savoir à qui s’adresser, et bien choisir ses alliés pour ne pas tomber.


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Amadou Sanogo, Ka kun kolo di mama nika nɛkun minɛna. (On lui confie la tête, mais on lui retire la langue.), 2019

205 × 180 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Florian Kleinefenn

Ka kun kolo di mama nika nɛkun minɛna.
(On lui confie la tête, mais on lui retire la langue.), 2019

205 × 18 cm, acrylique sur toile

Un personnage est assis à une table sur laquelle est posée une langue. Cette toile associe un proverbe à un fait d’actualité qui a eu lieu au Mali.
En décembre 2019, lors des Rencontres photographiques de Bamako, le nouveau délégué général a été littéralement privé de parole lors de l’inauguration. Le gouvernement lui a interdit de faire un discours, le désapprouvant ainsi publiquement pour sa mauvaise gestion.


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Amadou Sanogo, Iŋɛtukuli bɛi Bɔlɔ ngaisetɛ mɔkɔ tɔw la. (Tu peux cacher ton regard, mais tu ne peux pas cacher celui des autres.), 2019

160 × 14 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Florian Kleinefenn

Iŋɛtukuli bɛi Bɔlɔ ngaisetɛ mɔkɔ tɔw la.
(Tu peux cacher ton regard, mais tu ne peux pas cacher celui des autres.), 2019

160 × 14 cm, acrylique sur toile

Cette peinture représente un personnage assis qui cache son visage dans ses mains. Ce proverbe dit qu’on ne peut laver l’affront. Lorsque l’on connaît la honte, on peut se cacher, mais cela n’empêchera pas les autres de parler. Cette parole est également usitée lorsque l’on ne veut pas entendre parler de l’actualité, autrement dit lorsque l’on « fait l’autruche ».


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Amadou Sanogo, Akaguɛlɛ mɔkɔni kɔnɔka kɛlɛ. (Il est difficile de se battre contre soi-même.), 2020

164 × 160 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Florian Kleinefenn

Akaguɛlɛ mɔkɔni kɔnɔka kɛlɛ.
(Il est difficile de se battre contre soi-même.), 2020

164 × 160 cm, acrylique sur toile

Amadou Sanogo représente un personnage en buste doublé d’une ombre sortant du cadre avec une fleur rouge sortant de sa bouche. Dans la culture bambara, l’ombre représente le reflet de soi et du comportement humain. Elle est comme une seconde entité qui suit et devance la personne, telle une réputation. Les gants de boxe symbolisent ici la force nécessaire pour ne pas nuire à soi-même.


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Amadou Sanogo, Ni ye ibiri ki bi dɔ bobara filɛ ma wɛrɛ fɛnɛ ba biri
ka i ta fila. (
Si tu te baisses pour regarder le derrière de quelqu’un, quelqu’un se baissera pour regarder le tien.),2020

164 × 160 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Benoît Mauras

Ni ye ibiri ki bi dɔ bobara filɛ ma wɛrɛ fɛnɛ ba biri ka i ta fila.
(Si tu te baisses pour regarder le derrière de quelqu'un, quelqu'un se baissera pour regarder le tien.), 2020

164 × 160 cm, acrylique sur toile

Cette toile représente un personnage baissé face à nous, portants des gants de boxe, qui symbolisent ici la combativité de certains à vouloir nuire aux autres. Les motifs répétitifs qui l’entourent sont comme des yeux qui signifient les regards. Ce proverbe conseille de ne pas s’abaisser à dénigrer les autres, si on veut pas être soi-même exposé en retour.


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Amadou Sanogo, Mes observations face à la situation (l’arrivée du Coronavirus à Rennes), mars 2020
162 × 150 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

Mes observations face à la situation (l'arrivée du Coronavirus à Rennes), mars 2020

162 × 150 cm, acrylique sur toile

Amadou Sanogo a réalisé cette peinture au début de la crise sanitaire de la Covid-19 en mars 2020 à Rennes. Il se représente la bouche ouverte, le corps embrumé. «La peinture n’a pas été réalisée à partir d’un proverbe, mais cela pourrait en être un car il est dit qu’on peut arracher tout d’un étranger, sauf ses observations, dit-il. C’est un bien immatériel, qu’on ne voit pas. […] Le coronavirus est comme un nuage de peur qui plane au-dessus de la tête des gens. C’est ma vision de la situation.»


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Amadou Sanogo, N’tale dabɔna kun kolo ba de kama. (Les proverbes sont faits pour ceux qui ont une grande tête.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile
courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

N’tale dabɔna kun kolo ba de kama. (Les proverbes sont faits pour ceux qui ont une grande tête.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Cette peinture représente un personnage assis face à un tableau rempli de petites cases et de points. Ce titre signifie que les proverbes s’adressent à ceux qui savent réfléchir au sens des mots. Ils permettent de se questionner, d’interpréter et contribuent à l’apprentissage.


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Amadou Sanogo, Niɔkala so boliba bɛ a yɛrɛkan. (Le cavalier du cheval à tige de milne fait que cavaler lui-même.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris

photo : Benoît Mauras

production : La Criée centre d’art contemporain

Niɔkala so boliba bɛ a yɛrɛkan. (Le cavalier du cheval à tige de milne fait que cavaler lui-même.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Amadou Sanogo peint ici la fougue de la jeunesse. Ce proverbe reprend la parole des adultes à l’adresse des enfants, lorsqu’ils font la course avec des tiges de mil sculptées en forme de têtes de chevaux. Les enfants pensent que c’est leur cheval qui gagnera la course, mais s’ils tombent, ce n’est pas le cheval qui souffrira. Autrement dit, mieux vaut éviter de « partir bille en tête » ou de « foncer tête baissée ».


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Amadou Sanogo, Ni ma misi to a sɔkɔma biri ye i ka to wulala birili ye. (Si tu ne respectes pas la vache qu’on trait pour le lait matinal respecte là pour le lait du soir.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

Ni ma misi to a sɔkɔma biri ye i ka to wulala birili ye.
(Si tu ne respectes pas la vache qu’on trait pour le lait matinal respecte là pour le lait du soir.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Dans cette peinture, un animal à cornes est peint sur un cadre composé de points reliés entre eux, comme des constellations. La vache représente ici un couple ou une famille et rappelle l’influence de l’animisme dans la culture malienne. Le titre de l’œuvre est un proverbe dit par les sages en cas de dispute. Il rappelle qu’il faut savoir pardonner, pour que les liens perdurent.


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Amadou Sanogo, Ni danka wili la siɛ kɔ a bido muru jakola. (La malédiction pousse la volaille à se transformer en vendeur de couteaux.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

Ni danka wili la siɛ kɔ a bido muru jakola.
(La malédiction pousse la volaille à se transformer en vendeur de couteaux.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Sur un cadre jaune se détache une volaille cachant en son sein un couteau. L’animal représente la famille qui nourrit et protège. Mais la malédiction peut pousser certains hommes à se retourner contre leur famille. Amadou Sanogo précise à ce sujet : « On demande aux jeunes aujourd’hui d’arrêter de faire l’apologie de ce qui peut nuire à la communauté. La famille a une certaine limite ; elle est là pour te conseiller, te soutenir mais si tu la vois comme une cible, elle ne peut rien ». Ce proverbe rappelle les responsabilités de chacun pour le bien commun.


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Amadou Sanogo,  (Le soleil ne doit pas apparaître là où on a pointé le doigt.), 2Bolo sina yɔrɔ mina tile kana bɔ ye.020

162 × 160 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

Bolo sina yɔrɔ mina tile kana bɔ ye.
(Le soleil ne doit pas apparaître là où on a pointé le doigt.), 2020

162 × 160 cm, acrylique sur toile

Un personnage blanc et barbu apparaît dans un cadre peint sur un fond noir. Cette peinture, réalisée à Rennes, traduit le flou et l’inconnu. Le proverbe dit que l’on ne peut jamais savoir comment se passeront les choses. Autrement dit, il ne faut préjuger de rien, et espérer que cela ne soit pas comme cela a été prédit.


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Amadou Sanogo, Bɔlɔ ni gengena i ŋɛna ibɛo dondu ku don. (Tu ne peux pas connaître la profondeur de la poutre qui n’a pas été enfoncée devant toi.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

Bɔlɔ ni gengena i ŋɛna ibɛo dondu ku don.
(Tu ne peux pas connaître la profondeur de la poutre qui n'a pas été enfoncée devant toi.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Cette troisième peinture réalisée à Rennes figure deux têtes blanches qui se font face et dont les corps ne font qu’un. Les deux personnages semblent en conversation. Ce proverbe signifie que pour juger une affaire et donner son point de vue, mieux vaut connaître les faits. Il s’agit d’un conseil pour éviter de parler de ce que l’on ne connait pas ou de ce que l’on n’a pas vu. Ce qui amène l’artiste à préciser que « l’on ne peut parler que de là où on habite, de là où on est ».


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Amadou Sanogo, Makɔrɔba ka kun biri ka tama bɛ tɛ sira dɔnbali ya ye, majinki do. (Quand tu vois un sage le regard baissé sur la route, ce n’est pas parce qu’il ne la connait pas, c’est par sagesse.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

courtesy de l’artiste et de la galerie MAGNIN-A, Paris
photo : Benoît Mauras
production : La Criée centre d’art contemporain

 

Makɔrɔba ka kun biri ka tama bɛ tɛ sira dɔnbali ya ye, majinki do.
(Quand tu vois un sage le regard baissé sur la route, ce n'est pas parce qu'il ne la connait pas, c'est par sagesse.), 2020

150 × 159 cm, acrylique sur toile

Le motif de la fleur se retrouve ici suspendu à la bouche du personnage peint en gris la tête baissée. Si le sage baisse le regard, c’est pour éviter de croiser la fougue de la jeunesse, car il sait qu’elle est une période transitoire. La cadre doré renvoie à la richesse qui est, selon l’artiste, dans les proverbes et leur apprentissage.


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Exposition

De paroles en paraboles, on se sert

Amadou Sanogo

du 26 mai au 30 août 2020*

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Correspondances

Tout un monde vu d’ici

Amadou Sanogo

2019 - 2020

Seulgi Lee, Amadou Sanogo et les proverbes