Paysages de la peinture

Leon Tarasewicz

23 janvier
7 mars 2003

Expositions à La Criée

Peintre, Leon Tarasewicz, réalise des installations picturales qui tiennent compte de la spécificité du lieu d’exposition. Investissant autant le sol que les murs de l’espace, la peinture de Leon Tarasewicz déborde du tableau pour créer des paysages picturaux « in situ » d’une intense luminosité. Recouvrant tout ou partie de la galerie de plâtre sous la forme de vaguelettes, il intervient ensuite sur cette surface accidentée au moyen de tracés picturaux aux couleurs vives.

Présentation

« La peinture de Leon Tarasewicz émerge de l’observation du paysage, rendant hommage à la nature dans ses aspects les plus fondamentaux. Il s’agit d’une imitation de la nature tendre et humble. Les origines de cette peinture peuvent être trouvées dans l’art, dans la peinture elle-même, que Tarasewicz ne considère pas comme étant moins remarquable que la nature. Avec l’aide de la couleur, de la texture, de la lumière, et rythme, l’artiste crée de nouveaux mondes, aussi réels et beaux que le monde dans lequel nous vivons. La peinture de Tarasewicz est un acte de création, presque insolent par sa magnificence. « Peindre » semble être un appel irrésistible pour Tarasewicz. La peinture est le langage qu’il utilise pour parler du monde et de lui-même. La peinture est son élément, combinant le jeu et le rituel : une expérimentation sans fin avec la couleur, le rythme et le sol. De sa peinture irradie une joie de la création.

Au départ, les formes utilisées par Tarasewicz étaient reconnaissables en un clin d’oeil. Ses motifs favoris étaient les troncs d’arbres, les oiseaux et les sillons creusés dans la terre. Avec le temps, ces thèmes récurrents furent traités de manière plus sommaire, libre, sensuelle, jusqu’à leur complète évanescence dans l’abstraction (…) Tandis qu’il a toujours privilégié les grands formats , qu’il s’agisse d’huile sur toile ou de gouache sur papier, au milieu des années 1980, ces supports démontrèrent leur insuffisance. Sa peinture se mit à envahir l’espace. L’artiste écrivit : « Le rêve de la peinture est de prendre possession du spectateur de telle sorte que son environnement cessera d’exister et que la peinture, libérée de son cadre, puisse librement s’étendre et inclure quelqu’un en elle. »

Cette attitude conduisit Tarasewicz à réaliser ses peintures monumentales directement sur les murs des galeries, dans des tunnels, sur le sol. Les spectateurs étaient confrontés à une peinture s’étendant aussi loin que l’oeil puisse voir. Par conséquent, les limites entre la nature et la peinture, entre le représenté et le représentant, entre la réalité et l’illusion picturale, furent davantage brouillées. La peinture semble être quelque chose « de ce monde. » Entourés par la peinture de tous les côtés de la galerie, nous éprouvons réellement sa présence physique. »

Aneta Prasal-Wishiewska, in catalogue de la 49e Biennale de Venise, Plateau de l’Humanité, 2001, vol.2, p.92.

Photos de l’exposition

Œuvres produites

Artiste et commissaire de l’exposition