Dans la lumière du Kérala

Georges Dussaud

8 septembre
31 octobre 2000

Expositions à La Criée

Georges Dussaud, 2000

Durant l’été 1999, Georges Dussaud a résidé dans le Kérala, région de l’Inde du Sud. De ce voyage a résulté un essai photographique en noir et blanc témoignant des arts vivants du Kérala et de la vie quotidienne de ses habitants. Georges Dussaud s’est particulièrement intéressé à une école de danse, le Kalamandalam, qui est la plus importante de la région dans la pratique du Kalarippayatt (art martial), du Katakhali (théâtre dansé) et du Mohini Attam (danse classique féminine).

Présentation

C’est durant la période de la mousson que le photographe a réalisé les prises de vue des jeunes danseurs. Précision importante car le travail rigoureux du corps (exercices d’assouplissement, massages…) se déroulait juste avant le lever du jour, pendant que la chaleur est encore supportable. N’utilisant aucune lumière artificielle, Georges Dussaud est parvenu à retranscrire en images ces instants uniques d’une discipline physique intensive. Il en résulte de troublantes sensations où les corps en tension s’allient à la quiétude du petit matin : faibles rais de lumières venant caresser les corps déjà en éveil, séances de massages par les pieds conférant une sensualité particulière au lieu, liens magiques qui unissent les regards vigilants des maîtres et les regards attentifs et expressifs des jeunes danseurs.

L’essentiel de l’exposition à La Criée est composée de ces photographies de corps en exercice entrecoupées de vues en extérieur qui établissent un lien universel du corps aux éléments naturels (pluie ruisselant sur le sol, vols d’oiseaux dans le ciel, plongée sur une partie de fleuve…).
Quatre impressions photographiques sur tissu sont également suspendues dans l’espace central d’exposition. Flottant et ondulant, le tissu qui supporte ces figures de corps font alors résonance aux légers vêtements de coton portés par les danseurs.
Dans la petite salle attenante, six photographies panoramiques offrent de magnifiques scènes de paysages et d’habitants du Kérala (rassemblement de troupeaux de vaches, vue sur un champ de culture, scène intimiste d’anciens et d’enfants)

Le regard sensible du photographe et la qualité des développements (contrastes intenses ou diffus, grains volontairement apparents, dégradés de gris) confèrent aux images un autre statut que celui de document. Refusant toute appropriation voyeuriste d’une culture qui lui est étrangère, Georges Dussaud construit la qualité artistique de ses photographies dans le respect mutuel qui lie deux personnes étrangères.

Photos de l’exposition

Œuvres produites

Artiste et commissaires de l’exposition