L'exposition d'Hélène Bertin dansetremblenage explore les notions de soin, de soi et des autres. Les visites pêle-mêle permettent d'amener les enfants vers des mouvements dansés, de révéler ou stimuler leur regard, leurs gestes ainsi que leur sens de l'émerveillement devant les œuvres composées d'éléments naturels. Les outils pêle-mêle mobilisent tous les sens afin de favoriser une forme d'intimité entre les enfants et les œuvres.
La Criée accueille régulièrement des enfants. Les plus jeunes visiteur·euses sont à la crèche et ne marchent pas encore. Les autres sont à l'école maternelle ou primaire et les plus âgé·es sont au collège ou au lycée.
Entrez dans la danse !
Avant d'entrer dans l'espace d'exposition, Amandine (médiatrice culturelle en charge des jeunes publics) attire l'attention sur l'affiche accrochée sur la façade de La Criée. Le titre initie déjà des mouvements chez les jeunes visiteur·euses qui, tour à tour, dansent, tremblent et nagent.
Une fois à l'intérieur, on retire les manteaux et les chaussures pour être à l'aise. Amandine guide les enfants vers une interprétation chorégraphique des sculptures des danseureuses. On saute en écartant un peu les jambes, les bras forment un cercle puis se croisent au-dessus de la tête. On change de sculpture. «Celle-ci ressemble à une échelle.» remarque une enfant. On mime le mouvement de monter à une échelle puis arrivé·e·s en haut, on ondule les bras et les mains comme une vague.
Au contact de la matière
Selon l'âge des enfants, est activée une partie du jeu réalisé par Hélène Bertin, renne buvant. Chaque pièce de céramique chamottée quittant le panier en osier pour devenir un chemin réveille des «Oh !» et des «Ah !».
Un autre atelier se fait à partir d'un ensemble de branches écorcées. On dépose une branche au sol et on partage les autres entre les enfants. Chacun·e est amené à associer son morceau de bois à ceux des autres. Petit à petit, on construit une sculpture au sol. Amandine explique qu'Hélène Bertin ne produit pas d'esquisse avant de réaliser ses danseureuses. Elle sélectionne les branches pour les lignes qu'elles offrent et les assemble spontanément grâce à des techniques empruntées à la greffe et à la menuiserie traditionnelle.
Puis, on se divise en petits groupe avant de s'installer autour de grands cadres posés au sol sur lequel on a préalablement formé des petits tas de sable. On invite les enfants à dessiner au doigt selon différentes consignes en écho à la série de sculptures danseureuses. Selon les points de vue, selon que l'on dessine seul ou à plusieurs, les dessins s'hybrident et les silhouettes prennent vie.
Droits réservés : renne buvant, plumes, noix de galle, céramiques Hélène Bertin, panier Gabriel Thiney
Droits réservés : atelier de dessin dans le sable
Droits réservés : atelier d'assemblage de branches
Capsules et échantillons
Après ces dessins, Amandine fait circuler des tubes en verre de main en main. Il y a des choses à l'intérieur. Qu'y voit-on ? «Des graines.», «Des plantes !», «Du lichen ?» C'est rouge, violet, blanc, noir, rose... Amandine trace trois traits dans le sable avant de déposer des tubes dans les sillons. Elle explique aux enfants qu'avant de fabriquer ses sculptures, Hélène Bertin a elle-même dessiné dans le sable chaque matin sur une plage au Brésil. Ce sont ces dessins qui ont ensuite inspiré les formes des soigneureuses, sculptures réalisées par l'assemblage de tubes en verre modelés au chalumeau et garnis d'éléments glanés par l'artiste lors de ses voyages.
On se lève alors pour découvrir les sculptures de verre. Amandine énonce les matériaux pendant que l'on contourne le grand socle en amande. Il y a des mots étranges, inconnus : «Leuzée conifère, grandes amourettes, œil de Sainte Lucie et boutons floraux d'Aristoloche, huile d'urucum, graines de pernambouc...». Les enfants s'émerveillent devant les mues de vipère et de couleuvre encapsulées dans l'huile de raisin.
Pour finir la visite, on se retrouve dans la seconde salle d'exposition, plus petite. Assis·es au sol, on écoute l'histoire du monstre des couleurs qui a du mal à faire le tri dans ses émotions. Une roue accrochée au mur contient les textes du conte d'Hélène Bertin à destination des publics moins jeunes.