Renée Green

née en 1959 à Cleveland, États-Unis
vit et travaille à San Francisco et New York, États-Unis


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Renée Green, Personal Props, vue de l’exposition Love Supreme, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

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vue de l’exposition Love Supreme, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001

 

Personal Props, 2001

frise de lettres adhésives et scénographie de l’exposition

Si l’on considère la pratique de Renée Green et les interactions entre ses multiples activités, il est difficile de séparer ses différentes contributions à l’exposition Love Supreme : notamment l’œuvre in situ Personal Props et la conception de la scénographie de l’exposition.

Personal Props est une frise en lettres adhésives qui parcourt dans la partie supérieure des cimaises l’ensemble de l’espace d’exposition de La Criée. Renée Green a de mémoire répertorié les grands courants et les noms qui ont fait l’histoire de la musique afro-américaine : en partant de A Love Supreme de John Coltrane, Sun Ra, Éric B & Rakim, Public Ennemy, Al Green ou encore Kraftwerk. L’œuvre fonctionne par contamination avec les autres œuvres, travaillant par allers-retours, et tentant une reconstruction à la fois historique, mnémonique et subjective d’une culture. Par l’inscription sur les murs de l’exposition , Renée Green pose la question du contexte de l’œuvre et de son accrochage, elle décrit en filigrane une continuité et redéfinit un cadre à l’ensemble des œuvres de l’exposition. En réponse à Personal Props et par un jeu d’emboîtage et de symétrie, Renée Green a conçu l’aménagement de l’espace de consultation. On pouvait y lire des documents sur la culture afro-américaine ou bien écouter de la musique noire (jazz, hip hop, soul ou funk). Centré par rapport à l’espace rectangulaire circonscrit par la frise, l’espace de consultation formait un carré dans lequel on pouvait se lover sur des coussins autour d’une table ronde.

L’espace était également conçu pour que les documents mis à disposition du public puissent venir nourrir les oeuvres et réciproquement, mais ici avec une distanciation.

Alexandra Gillet

 

« Lorsqu’elle se présente en quelques lignes […], Renée Green indique : artiste, réalisatrice, écrivain, professeur à l’académie des beaux-arts de Vienne et membre consultant du programme d’étude indépendant du Whitney à New York. Il faut néanmoins constater que c’est avant tout en tant qu’artiste « visuelle » qu’elle intègre la pluralité des expressions à laquelle elle se confronte au quotidien, qu’elle élabore un processus de travail où se réverbèrent, à part égales, toutes les constructions de ses « autres activités » et qu’elle pense son rapport au monde contemporain. L’ensemble de son œuvre est ainsi composé de moments-fragments issus de ses lectures, de ses entretiens, de ses conversations, de ses conférences, de ses écrits, de ses photographies, de ses films et de ses voyages. Ces derniers sont au coeur de son investigation artistique qui se fonde sur son déplacement réel entre des territoires culturels et des localisations géographiques. […] Sa conception de l’histoire est « celle d’une activité reflétant des vies vécues qui ont un rapport avec quelque chose de très présent et non de très lointain ». […] Dès lors, en concevant tout son travail dans une relation étroite à la notion d’in situ (spécificité d’un lieu géographique, historique ou architectural) et d’archives (documents écrits, visuels, sonores), Renée Green articule les différents paramètres de l’exposition en tentant d’ordonner les fragments d’une « archive de soi ».

Elvan Zabunyan, « Renée Green (des)orientations », Le journal du CNP, n°14, 07-27 août 2001


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Exposition

Love supreme

Renée Green, Lyle Ashton Harris, Lorraine O’ Grady, Senga Nengudi, Adrian Piper, Lorna Simpson et Carrie Mae Weems

du 30 mars au 26 mai 2001