Emmanuelle Vequeau

née en 1969 à Toulon, France
vit et travaille à Lannion, France


vequeau_03

Emmanuelle Vequeau, Allez voir la bête, vue de l’exposition Échos-Graphies, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001

production : La Criée centre d’art contemporain, Rennes

photo : Hervé Beurel

Allez voir la bête, 2001

installation, pâte à modeler, bande-sonore, console en bois
160 x 250 x 25 cm

« Allez voir la bête, consiste en une série de moulages en pâte à modeler de différentes couleurs, accompagnée d’une bande sonore. Avec la pâte à modeler, Emmanuelle Vequeau a réalisé des empreintes de son visage, des extrémités et des articulations de son corps. Les orifices sont bouchés, les membres prolongés par des prothèses qui modifient les fonctions du corps.

Exposés [sur une étagère en bois], ces objets deviennent mystérieux, évoquant un usage dérangeant du corps. La voix de l’artiste accompagne ces accessoires par la phrase suivante : « La peau tendre aux déplacements parcimonieux, sexes visibles aussi, finement duveté à l’intérieur, un corps très compact, grimpe agilement, très farouche, fréquente les mangeoires… ». Entre le texte et la matière, une ambiguïté se crée sur l’être invoqué ou à transformer, entre l’homme et l’animal. »

Fanny Poussier, dossier de presse de l’exposition Échos-Graphies


vequeau_01

Emmanuelle Vequeau, Signe de richesse, vue de l’expositionÉchos-Graphies, La Criée centre for contemporary art, Rennes, 2001

production: La Criée centre for contemporary art, Rennes

photo: Hervé Beurel

Signe de richesse, 2001

tapis persans, latex
dimensions variables

« Signe de Richesse, est une accumulation et un étalement de tapis persans prolongés par des pans de latex configurant des parties du corps (visage, bras, jambes…). L’artiste instaure un double rapport à l’œuvre par la sensualité qui se dégage du tapis fibreux et du latex fin et lisse, ainsi que par l’ambiguïté du rapport jeu/agression provoqué par la simple marche du visiteur sur les tapis. »

Fanny Poussier, dossier de presse de l’exposition Échos-Graphies

« Emmanuelle Vequeau fait de la couture et de la broderie une activité à la fois féroce et raffinée, en perturbant sa vocation initiale, utilitaire et ornementale. […] L’artiste élabore une problématique du corps en expérimentant des médiums qui renvoient indirectement aux différentes opérations d’entretien du linge (marquer, signer, raccommoder), héritées de principes familiaux, intergénérationnels et surtout féminins.

Emmanuelle Vequeau travaille volontairement chez elle, à la maison. Lieu du corps et lieu de vie, l’atelier-maison constitue en permanence un espace de cohabitation et de concentration du soi, donnée indissociable, inhérente à la réflexion des œuvres. La prégnance de la sphère privée n’est pas à considérer comme un espace particulier mais à comprendre comme un temps personnalisé à partager, généreux, propice aux conversations et aux échanges. »

Fanny Poussier, catalogue de l’exposition Échos-Graphies, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 2001


Tu respires fort, 2001

installation, bandes de latex, encre
252x 176,5 cm

Tu respires fort est une œuvre qui, présentée dans l’exposition Échos-Graphies, agissait comme une seconde porte à l’entrée du centre d’art. Il s’agit de cinq bandes de latex dans lesquelles Emmanuelle Vequeau a tatoué les motifs récurrents dans l’art du tatouage d’un serpent et d’une rose.

L’œuvre entretient une forte résonance avec la peau. Elle agit comme le signal du passage d’un espace à un autre, du dehors vers le dedans et inversement. La contrainte de traverser l’ »enveloppe de latex » engage le visiteur dans un rapport tactile qui peut autant évoquer l’impression d’une caresse que le sentiment désagréable d’une agression. Emmanuelle Vequeau choisi le latex pour ses qualités organiques. C’est une matière translucide qui peut prendre différentes teintes selon son épaisseur. Elle ne sèche pas et nécessite pour cela que soit appliqué régulièrement du talc, caractéristique qui n’est pas sans évoquer l’idée d’une respiration.

Alexandra Gillet


Echos-Graphie_01-2

Exposition

Échos-Graphies

Jacques Domeau, Anne Durez, Morgane Lépinay, Christophe Pichon, Hervé Thoby, Emmanuelle Vequeau et Thierry Fontaine

du 14 septembre au 16 octobre 2001